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Bienvenue à nouveau sur ce site ! Il a disparu de la toile en janvier 2014 suite à un sinistre chez l’hébergeur, qui en a perdu également les sauvegardes. Il est remis en ligne en mars 2014 grâce aux archives conservées sur le site web.archive.org, mais aucune de ces archives n’est très récente. Plusieurs pages ne sont pas à jour.

Bienvenue à tous et à toutes. Que vous soyez là par le fruit du hasard, ou pour un but précis, dans tous les cas, les portes de ce site vous sont complètement ouvertes.

Depuis 1997, je me passionne pour toutes les questions liées à l’émergence de l’américanisme scientifique depuis le milieu du XIXe siècle (sujet de ma thèse doctorale en histoire soutenue en 2007), à l’histoire des sciences de l’homme et aux relations franco-mexicaines. Ces thèmes, qui peuvent a priori paraître déconnectés, sont en fait étroitement liés et illustrent à merveille ce que put être, au niveau international, la circulation de certains savoirs.

Mes différents axes de recherche sont dans un premier temps le résultat d’une rencontre étrange entre ma curiosité et le personnage de Brasseur de Bourbourg (1814-1874). Rien ne me prédisposait en effet à lui consacrer autant d’intérêt quand je pris connaissance de son existence un beau jour de l’année 1997. J’étais alors étudiante à l’Université de Lille III où je terminais un mémoire de maîtrise en civilisation espagnole sur la « Création et l’utilisation d’une image emblématique de Rigoberta Menchú » sous la direction de Jacqueline Covo, quand j’appris qu’un voyageur français originaire de la région de Dunkerque était allé à plusieurs reprises au Guatemala au cours du XIXe siècle. Étant originaire du Havre en Seine Maritime, je m’intéressais alors à l’histoire régionale des Flandres tout en étant complètement immergée dans l’étude du contexte guatémaltèque qui avait précédé et accompagné l’arrivée du personnage de Rigoberta Menchú sur la scène internationale au milieu des années 1980. Or le personnage brasseurien faisait presque miraculeusement coïncider ces deux centres d’intérêt a priori inconciliables (histoire régionale des Flandres et histoire indigène guatémaltèque) et ce fut d’emblée avec beaucoup d’enthousiasme que je me mis en quête de renseignements à son sujet.

Or ce furent deux et non pas un Brasseur de Bourbourg que je découvris au fil de mes lectures. Du premier, j’appris qu’il avait été très célèbre et admiré en son temps et qu’il avait permis la « découverte » de très importants documents en langue indigène américaine ; du second qu’il avait été un bien piètre historien marginalisé, sans doute fou, qui établissait des liens entre le mythe de l’Atlantide et l’étude des codex mayas. La contradiction entre ces deux visions du personnage était évidente et m’intrigua tant que je me pris rapidement au jeu de vouloir à tout prix résoudre ce qui m’apparaissait alors comme un très intéressant mystère. Mais plus j’avançais dans mes lectures, plus je prenais conscience de mes propres lacunes comme de l’ignorance qui entourait le contexte scientifique de son époque et je me mis donc également en quête de renseignements à ce sujet. Ces recherches prirent une telle place dans les derniers mois de ma maîtrise que je décidais de m’y consacrer entièrement dans le cadre d’un DEA. De fil en aiguille, mes différentes formations et rencontres m’ont amenée chaque année un peu plus à définir et à préciser mes champs de recherche, jusqu’à imposer l’étude de « Brasseur de Bourbourg et l’émergence de l’américanisme scientifique en France au XIXe siècle » comme une évidence pour ma thèse doctorale (résumé de la thèse doctorale).

Dans un second temps, ces recherches m’ont amenée à suivre les pas du voyageur Brasseur de Bourbourg jusqu’en Amérique. Chaque voyage, qu’il ait pour destination le Canada, les États-Unis, le Guatemala ou le Mexique, fut l’occasion pour moi de travailler un certain nombre d’archives, et donc de découvrir un certain nombre de documents. Au fil de mes découvertes, je pris rapidement conscience d’une part de la nature des échanges scientifiques internationaux entourant l’étude des communautés amérindiennes, et d’autre part de l’importance des expériences de terrain dans la formation intellectuelle d’un certain nombre d’américanistes. Et dans ce processus, le Mexique tient une place très particulière.

Hispaniste et historienne de formation, je m’intéresse donc non seulement aux différents acteurs qui depuis le XIXe siècle contribuèrent à la « re-découverte » de l’Amérique amérindienne à travers la fondation de « l’américanisme scientifique », mais aussi au développement et au devenir de cette discipline.

(Crédit photographique : Pierre Lallemant)